Si âgé qu’il est désormais incapable de vieillir, personne ne connaît plus la faute à l'origine de son emprisonnement.
Pitoyable plaie à demi fossilisée, le souvenir des étoiles d’été le déchire encore parfois
Dans ces moments de peine, les moignons caressant les globes vides de son visage ne cueillent plus aucune larme
Accroupi contre le mur, il lutte de toutes ses forces pour la revoir une dernière fois.
Mais il ne parvient à prendre le recul nécessaire, ses entraves se collent contre son corps : ses chairs se déchirent, ses tendons craquent, ses os, ses dents se fissurent, on dirait une vieille machine qui s’ébroue
il parvient néanmoins à avancer, presque imperceptiblement: cet infime est pour lui tout un horizon, à chaque coup ce sont ses entraves qu’il refoule,
mais l’avancée lui coûte: à chaque nouveau heurt c’est un de ses membres qu’il perd