Texte à plusieurs voix

le 15/03/2011 à 23h 28min 19s

Toutes les voix parlent en même temps
A : Tu crois qu’un peu te sortirait, du cafard, sans un peu de, l’audace ou la fougue à défaut de passion, mais peut-être qu’il détient quelque chose de sombre, de craquant, de je ne sais pas
B : … je ne souffre plus de t’entendre, rester immobile ? t’écouter raconter toujours le même blabla de merde, à croire que mes oreilles ne saignent pas quand tu racontes le noir, tu crois que moi aussi, je n’ai pas du crissant, du fini, de l’espoir, que je suis un lampadaire inutile, que personne ne vient réparer ?
C: comme si rien ne servait à rien, nos voix, tu sais, elles se confondent, sont là, des balises, tu sais que nous nous en sortirons pas, au final, il n’y a rien de plus qu’un mur dans lequel n’importe qui d’à peu près sensé aurait peur de foncer, de se perdre, se promener dans des déserts, couloirs…
D rapidement: je me porte de perte en perte, il n’y a pas grand chose, dans mon cœur, il y a une petite place secrète, y a quelque chose comme un enfant qui pleure dedans, je l’ignore, c’est la salle de classe bleue qui m’intéresse, la lumière bleue, crépuscule, aube, un moment entre le temps, Japon, le calme, c’est la douceur, c’est la caresse de quelque chose qui pourrait soudainement devenir amer, cruel, le basculement avec la fine feuille, les bancs, ou chaises, le bois, vieilli grinçant, une nostalgie profonde, la lumière, c’est le sentiment juste, la confusion, aujourd’hui, les arrêtes, la brusquerie, veule…

Barreaux : frontières floues qui n’empêchent l’invasion par les libertés quotidiennes

A seul cette fois: PROTESTilNyArienQuiMePlaiseVraiment je sais que je n’arriverai nulle part, moi aussi je finirai dans un tas de cendres, avec beaucoup d’espoirs brûlés, l’envie de pleurer, parce que ça m’affecte, parce que de vivre comme ça, de continuer, de se battre, ce n’est pas que la dureté (c’est aussi la dureté) mais il y la bêtise, pas de direction, les sables mouvants

B : J’entre dans du rien avec du beaucoup dans les mains je les ouvre il n’y a plus que du sable tout est parti je regarde autour de moi je suis bien entouré tout le monde est parti je lève la tête vers la lune : elle demeure me pèse. Je m’écroule et fonce dans les remous de la terre boueuse ça gratte dans ma bouche ça coule ça tombe ça fait quelque chose de sirupeux de glacial de terrible de

C enchaîne: Mais il n’y a pas de valeur, il n’y pas de quelque chose, de tu sais, parce que quoi, nous dors, donc, si tu proux, parce qu’il, jure non leveux, levent truc, il y a des machins qui s’irculent dans mes oreilles, non d’accord je prends des

A et B: noir noir noir

C : Ne cède rien si ce n’est chagrin
Mais je m’accroche

A et B : croche croche

C : Désarticulé du cerveau
Je n’arrive pas à m’empêcher de creuser
Intoxiqué à la mort



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